Le scandale Cambridge Analytica qui fait vaciller Facebook
- lgtdaumier
- 21 mars 2018
- 2 min de lecture

Le 4 janvier 2018, Mark Zuckerberg, vraisemblablement plein de bonne volonté, prenait de grandes résolutions pour lutter contre les fake news, bête noire de Facebook : “Nous faisons actuellement énormément d'efforts pour prévenir de mauvaises utilisations de nos outils (...) Si nous réussissons, alors 2018 se terminera sur une bien meilleure trajectoire ".
Trois mois plus tard, cela semble bien mal parti pour le réseau social aux 2 milliards d'utilisateurs. Le géant de Cupertino est, depuis ce week-end, au coeur d’un scandale double-face : interne à l’entreprise mais aussi politique.
QUE S'EST-IL PASSÉ ?
Samedi 17 mars 2018 au matin, le Guardian et le New York Times publient conjointement une enquête sur une société spécialisée dans le profilage d’électeurs, nommée Cambridge Analytica. Les deux journaux affirment que cette dernière se seraient emparées des données personnelles de 50 millions d’utilisateurs de Facebook à des fins politiques.
À chaque grand scandale, son lanceur d’alerte. Cette affaire a été révélée par Christopher Wylie, un Canadien de 28 ans aux cheveux teints en rose, qui a “contribué à la fondation de Cambridge Analytica”.
Dans les colonnes des deux médias, Christopher Wylie explique avoir travaillé main dans la main avec Aleksandr Kogan, un universitaire russo-américain de la Cambridge University, afin de mettre au point une application tierce permettant de récolter des données personnelles : “Nous nous sommes servis de Facebook pour récupérer les profils de millions de personnes. Nous avons ainsi construit des modèles pour exploiter ces connaissances, et cibler leurs démons intérieurs".
En analysant ces données, Cambridge Analytica a eu la possibilité de prédire et d’influencer le vote des électeurs lors de la précédente élection américaine. Dans un communiqué publié le vendredi 16 mars, Paul Grewal, le vice-président et directeur juridique adjoint de Facebook, a annoncé avoir suspendu le compte de Cambridge Analytica : "En 2015, nous avions appris qu'Aleksandr Kogan nous avait menti et avait violé la politique de la plateforme en transmettant les données récupérées sur une application utilisant une interface de connexion de Facebook à Cambridge Analytica". Facebook précise avoir supprimé en 2015 l’application en question et dit “agir vigoureusement pour déterminer la véracité de ces informations”, tout en laissant entendre de poursuites en justice.
Lundi 19 mars 2018, le sénateur démocrate Ron Wyden a envoyé un courrier à Mark Zuckerberg - toujours muré dans le silence - afin d'obtenir des précisions concernant le partage des données des utilisateurs du réseau social avec des tiers. Le patron de Facebook a ensuite été invité, mardi 20 mars, à venir s’expliquer devant le Parlement européen par son président lui-même, Antonio Tajani, sur “le fait que les données personnelles ne soient pas exploitées pour manipuler la démocratie”.
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